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Santé mentale et autorégulation : le CDJ se forme pour mieux agir

Par Marianne VIREMOUNEIX, publié le mardi 13 mai 2025 11:36 - Mis à jour le mardi 20 mai 2025 12:36
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Lundi 12 mai, la commission "Solidarités" du Conseil départemental des jeunes a bénéficié d'une sensibilisation à la santé mentale à la Maison des adolescents de Nîmes et découvert le Dispositif d'AutoRégulation (DAR) du collège Jean Rostand à Nîmes.

Décrété "Grande cause nationale 2025", le sujet de la santé mentale est très présent dans l'actualité. Les tabous commencent à tomber, les idées reçues à être réenvisagées...

Pour les 30 jeunes de la commission Solidarités (15 titulaires et leurs Adjoints) qui ont souhaité s'investir sur cette thématique, l'enjeu est de bâtir un projet, bénéfique à tous, qui puisse contribuer à la santé psychologique et au bien être des adolescents. 

Ce lundi 12 mai, pour leur première réunion en commission projet, donc totalement dédiée à cette question et en petit groupe, il était donc indispensable d'apporter aux jeunes élus des éléments de connaissance et de réflexion afin de les aider à déterminer ce qui pourrait être utile à leurs pairs. 

La matinée a donc été consacrée à une séance de sensibilisation à la santé mentale délivrée par Muriel Gautier, coordinatrice de la Maison des adolescents (MDA) de Nîmes et l'après-midi a permis aux jeunes de découvrir le DAR, dispositif d'autorégulation du collège Jean Rostand (unique dans le Gard).

Retour sur tous ces apports !

Selon la définition de l'OMS, la santé mentale est "un état de bien être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté". 

Si nous avions déjà pu aborder avec les jeunes cette définition de l'OMS rappelant que la santé était un tout, et que la santé psychologique devait pouvoir être considérée sur le même plan et avec la même possibilité d'accès à un accompagnement que la santé physique, plusieurs points concernant spécifiquement les adolescents devaient encore être approfondis.

 

Le cosmos mental : garder le cap !

En s'appuyant sur cette vidéo, les jeunes ont pu comprendre que la santé mentale était avant tout une question d'équilibre

Entre le système planétaire "ressources", qui se nourrit de facteurs externes favorisants (environnement familial bienveillant... ) et de nos ressources individuelles (comme notre capacité à reconnaître nos émotions, à gérer le stress, à demander de l'aide) et le système planétaire "obstacles" (individuels et collectifs), notre santé mentale/petite fusée doit garder la cap !

Représentée ici comme une trajectoire, on comprend qu'elle peut dévier en fonction des astéroïdes (problèmes passagers) et météorites (problèmes plus graves, dont l'impact va se faire ressentir plus longtemps) qui l'attaquent.

Dans cette vidéo, comme dans la vie, des balises nous préviennent que quelque chose ne va pas : 

  • des insomnies,
  • du stress,
  • de l'irritabilité, de l'agressivité, 
  • des pleurs...

Être en bonne santé mentale consiste à garder un équilibre entre nos émotions et donc avant tout à savoir les reconnaître :

  1. la joie,
  2. la tristesse,
  3. la peur,
  4. la colère,
  5. le dégoût.

Où l'on comprend que prendre soin de sa santé mentale, ça s'apprend !

Débat mouvant

Afin de déconstruire les idées reçues, mais aussi de poursuivre les discussions autour de la santé mentale, les jeunes élus ont été invités à se positionner (d'accord je m'assieds ; pas d'accord je reste debout) face à certaines affirmations telles que :

C'est normal d'être déprimé à l'adolescence.

On peut se sentir mal psychologiquement sans savoir « pourquoi ».

On ne peut pas aider un adolescent qui ne le souhaite pas.

 

Les discussions qui ont émané de ce débat ont permis également de faire le point sur certains termes, notamment sur la différence entre la déprime "passagère" et la dépression, une maladie psychique qui s'installe sur le long terme et perturbe la vie quotidienne.

La dépression fait partie des 5 troubles pouvant apparaître à l'adolescence. C'est une période de formation où beaucoup de changements physiques, émotionnels et sociaux se déroulent. C'est donc une période de vulnérabilité soumise à de nombreux facteurs de risques. Hormis la dépression, d'autres troubles peuvent apparaître : l'anxiété, les TCA (troubles du comportement alimentaire), les troubles psychotiques (délires, hallucinations...), les troubles liés à l'utilisation de substances.

Face à ces troubles ou à toute situation de mal-être, chacun·e aves ses particularités, adopte une stratégie ou une autre. Les "stratégies d'adaptation" sont des pensées ou à des comportements que l'on déclenche pour "se protéger". Les jeunes ont pu constater qu'eux-mêmes réagissent/réagiraient différemment à une situation de mal-être, positivement ou négativement : bouger son corps, manger, écouter de la musique, se figer, mentir, sortir avec ses amis, écrire, voir des animaux, voir le positif, s’isoler, être irritable, sortir, se déconnecter, faire des câlins, dormir...

Cependant, selon les situations, certaines de ces stratégies ne suffisent pas. Il est donc important et parfois nécessaire de demander de l'aide. La MDA, en tant que lieu d'accueil et d'écoute offre un accompagnement des jeunes et de leur entourage. A leur échelle, les jeunes élus veulent aussi agir pour leurs pairs, notamment en abordant la question de la prévention et de "ce qui fait du bien". 

À savoir / à connaître : 

Dispositif d'AutoRégulation : comprendre les troubles du neuro-développement

Après une matinée riche en informations et en émotions, le collège Jean Rostand à Nîmes a accueilli les jeunes élus pour leur permettre de découvrir un dispositif qui commence à s'implanter dans les écoles, mais qui est encore unique dans le Gard : le Dispositif d'AutoRégulation (DAR).

Originaire du Canada et basé sur des recherches en neurosciences, le DAR est un dispositif scolaire visant à favoriser l'inclusion des élèves présentant des troubles du neurodéveloppement et plus particulièrement des troubles du spectre de l'autisme (TSA).

"L'auto-régulation est le processus par lequel les élèves maîtrisent leurs pensées, leur comportement et leurs émotions pour réussir à vivre pleinement des expériences d'apprentissage." 

Les objectifs tels que le mieux vivre ensemble et l'inclusion sont au cœur de cette démarche.

Ce dispositif a vu le jour au collège Jean Rostand en avril 2024 en collaboration avec l'association Sésame Autisme Occitanie Est. Il dispose d'une équipe médico-sociale dédiée à son fonctionnement, parmi laquelle Gwenola Viard et Marlene MONTFORT, éducatrices et Iona Poli enseignante qui ont animé cette séance de sensibilisation et d'immersion pour nos jeunes élus.

Le DAR est un espace dédié à des activités d'entraînement à l'autorégulation des apprentissages et des émotions. Afin de mieux comprendre les objectifs d'un tel espace, les élus du CDJ ont pu participer à 9 petits ateliers immersifs issus de la mallette ABC (Autisme Bien Comprendre) faisant appel à la motricité ou aux sens.

Ils ont par exemple pu prendre conscience de la difficulté que rencontrent les personnes porteuses de TSA pour "saisir" leur environnement, elles qui n'en ont pas une vision globale, mais parcellaire. Comment en ne voyant qu'un détail d'une image savoir quel endroit y est représenté ? Comment sortir d'un labyrinthe quand on n'en voit qu'une toute petite partie ?

Les jeunes ont également pu expérimenter, éprouver la complexité à comprendre une expression imagée, à écrire lorsqu'on a des troubles DYS, à suivre des consignes ou même une blague quand certains stimuli extérieurs entravent notre compréhension.

Les élus ont pris conscience des difficultés auxquelles se heurtent les personnes présentant des troubles du neurodéveloppement et de l'importance de l'accompagnement et des aménagements proposés.

"Ce sera plus facile d'inclure si on comprend ce qu'ils vivent."

Sensibilisés aux maladies mentales, aux risques qu'encourent les adolescents, aux difficultés des jeunes porteurs de troubles du neurodéveloppement, les élus de la commission "Solidarités" sont maintenant mieux outillés pour construire un projet visant le bien-être de tous les adolescents !

 

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