Le collège Eugène Vigne et sa jeune élue Léa (son adjoint Tristan était malheureusement malade et très déçu de ne pouvoir être présent) ont réservé un très chaleureux accueil aux 15 élus de la commission Solidarités, à Florent Smolinski, psychologue clinicien à la Maison des Adolescents d’Uzès et à l'équipe de coordination.

Lors de la dernière rencontre de la commission, le 9 octobre à Nîmes, les jeunes avaient participé au colloque sur la Santé mentale organisé par la MDA au lycée Daudet et interrogé des parents sur les situations qu'ils jugeaient, eux, problématiques avec leurs ados.

Un guide à double entrée

Si le guide que les élus sont en train d'élaborer a la particularité de parler du point de vue des adolescents (on en a lus beaucoup, on peut vous dire que c'est rare pour ne pas dire inexistant), il souhaite néanmoins offrir une double entrée sur le quotidien parents-adolescents et s'intéresser aussi au ressenti des parents dans cette période de mutations.

La séance du jour a donc débuté par un retour de ces échanges avec des parents. Plusieurs points sont ressortis dont beaucoup avaient  bien sûr également été identifiés par les jeunes :

• La question de la confiance accordée/ à accorder à son adolescent ;
• Le sentiment que cette confiance est parfois mise à l’épreuve ;
• La volonté des parents de mieux comprendre leurs adolescents ;
• Leur besoin de savoir où ils se trouvent et ce qu’ils font ;
• L’importance du repas en famille comme moment d’échange ;
• Le partage des tâches ménagères ;
• La difficulté d’aborder certains sujets sensibles avec leurs enfants.
• L'inquiétude face aux notes.
• L'épineuse question du téléphone portable a bien entendu également été mentionnée !

Les jeunes se disent conscients de la "tristesse" que peuvent éprouver les parents face à un certain renfermement de leur adolescent et des difficultés de communication au sein de la famille. Celle d'une des élues semble avoir trouvé une parade : cette dernière est autorisée à rester dans sa chambre si elle parle à table ! 

Etablir un tableau clinique

Sur la proposition du psychologue Florent Smolinski, les jeunes ont ensuite été invités à raconter, par écrit et anonymement, leur propre témoignage, autour des 4 (pour commencer) problématiques qu'ils avaient identifiées lors des deux précédentes journées : 

1. L'usage du téléphone
2. Les sorties (entre amis)
3. Les sorties et activités en famille
4. La pression scolaire

L'objectif était de leur demander d'être plus spécifique, plus concret. Les jeunes devaient décider par quelle saynète précise ils illustreraient (au double sens du terme) la "problématique" identifiée.

1. Téléphone portable : procrastination, contrôle et "sacralisation" du repas

La lecture commune des témoignages a permis de faire clairement ressortir certains termes et notions. Les jeunes ont ensuite déterminé en votant autour de quels aspects de la problématique leur semblait devoir précisément se construire la saynète. Ainsi la problématique du téléphone portable sera abordée à travers les questions de procrastination, de contrôle parental et de l'impératif de sanctuariser le temps du repas.

2. L'illustration du sujet "sorties entre amis" se fera à travers la question de la géolocalisation, de la confiance et de la peur. 

3. Les sorties et activités en famille ont permis de faire ressortir un point encourageant : les adolescents aiment (encore) passer du temps avec leur famille MAIS...

1. pas exclusivement,
2. pas si les parents exercent chantage ou culpabilisation,
3. pas si les enfants ne sont pas associés aux choix, 
4. pas si cela modifie leur planning !

4. Enfin la question de la pression scolaire a fait ressortir 2 points essentiels : la tendance (fâcheuse) à la comparaison et l'envie des parents que leurs enfants soient toujours "au top", "à leur maximum".

Et comme le disait un des jeunes élus : 

"C'est bien, ça incite à toujours faire mieux, mais je n'ai pas que ça à faire !"

Faire un pas de côté

Sur tous ces points, l'apport de la Maison des adolescents ne consistera en aucun cas à donner un avis ou une recette toute prête, mais à amener à considérer la problématique différemment, sous un autre angle, à faire un pas de côté. 

La question de la scolarité par exemple, pourrait être moins problématique, entraîner moins de pression et de conflits potentiels si les parents parvenaient à décaler leur centre d'intérêt. Plutôt que de demander à leurs enfants s'ils ont eu des notes et lesquelles, en leur demandant s'ils ont été un·e bon·ne camarade ? Chacun devant s'entendre sur ce qui peut cependant être attendu : les efforts.

Faut-il attendre de ses enfants qu'ils soient de bons élèves ou des élèves heureux ?

Parallèlement à cette invitation à reconsidérer son point de vue, des chiffres précis, des données objectives seront apportées sur lesquelles parents et enfants pourront s'appuyer. (Le nombre d'heures de sommeil indispensable à l'adolescence par exemple... ;-))

Aspects éditoriaux 

La réunion du 11 décembre a justement permis de préciser les aspects éditoriaux du guide. Son format, sa mise en page et ses différentes entrées.

• On entrera dans un nouveau chapitre, une nouvelle situation d'abord grâce à une saynète illustrée, réalisée par les jeunes eux-mêmes (la commission compte plusieurs talents). Y seront associés des textes (courts) de différentes natures (dialogues, données scientifiques, témoignages, conseils du psy, ressources...), l'objectif étant de rendre le guide plus accessible, visuel et impactant.
• le style sera volontairement caricatural, permettant d’illustrer avec humour, mais pertinence, les situations évoquées par les jeunes et les parents ;
• des pages "bonus" proposant chartes, quiz, méthodes de gestion des émotions seront également proposées.
• Enfin, les jeunes ont tous opté pour un format A5, plus pratique et facile à manipuler.

Du travail et des rencontres

Beaucoup de travail à la fois de recherche, d'écriture, de graphisme en perspective, donc, pour les 6 séances à venir d'ici juin 2026.

A noter qu'un temps d'échange est prévu avec un groupe de parents pour mieux considérer leur point de vue sur ces situations.

Dans tous les cas, l'objectif de ce guide et de sa diffusion, sous format imprimé, à des élèves de 4e l'année prochaine est avant tout de susciter des discussions, à la maison, entre les parents et leurs enfants.